Ça y est c'est officiel, la conférence de presse a eu lieu hier, la ville de Strasbourg va expérimenter à partir du 2 novembre avec l'accord du Préfet et du Procureur de la république des amendes minorées pour des infractions de 4 ème catégorie au code de la route commises par des cyclistes. Tous les médias strasbourgeois en parlent. Des DNA à l'Alsace en passant par de nombreux site d'informations dont Rue 89 Strasbourg, ou le blog Kapoué qui relayent également l'info via Facebook et les autres réseaux sociaux si bien que le petit monde du vélo à Strasbourg est en pleine ébullition... Les DNA remettront même le couvert dans leur édition de demain. La presse nationale a également suivi le peloton. Le nouvel Observateur, 20 minutes, l'Est Républicain, la Croix, l'Express, le Parisien entre autres ont également tous relayés l'information via la dépèche de l'AFP. Sur ce point au moins l'objectif de communication est largement rempli. Les pédards strasbourgeois et français sont prévenus, les piétons rassurés...
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Une de l'édition strasbourgeoise de l'Alsace du 16 octobre 2012 |
En tant que cycliste quotidien, je devrais être content (même si je ne me sens pas trop concerné par cette expérimentation car pédalant souvent en compagnie de ma fille de 3 ans, je respecte au maximum le code de la route...). Les cyclistes sont enfin pris en compte dans la législation et des mesures sont spécialement adaptées pour eux. Je comprend les arguments mis en avant pour cette expérimentation, pourtant, je suis sceptique sur les impacts de cette mesure qui même si elle est minorée reste de la répression...
Selon moi la répression, quand bien même elle serait appliquée sur le long terme, ne réglera pas elle seule le problème. Il faut également une part de communication (un clip et une avec des photos d'une esthétique plus que discutable ne suffisent pas...), de sensibilisation et d'éducation au respect du code de la route et ne pas oublier le développement d'aménagements permettant de diminuer les infractions commises par les cyclistes à travers une évolution du code de la route vers le code de la rue. Bref une action globale et cohérente qui s'intègre pleinement dans une politique de promotion du vélo et de mobilité alternative au tout voiture.
Alain Jund, en charge pour la CUS du développement du vélo me disait la semaine dernière dans une interview à paraître bientôt sur I bike Strasbourg que les amendes minorées pour les cyclistes étaient en vigueur depuis de nombreuses années en Allemagne. Les marquages verts sur chaussées aussi venaient d'Allemagne, on en connait aujourd'hui les limites...
Toi qui a quelques accès aux infos qui vont bien, sais-tu où trouver la liste des infractions référencées sous ce plan d'action (la police doit bien avoir une liste des infractions où elle peut appliquer ces amendes minorées, non ?).
RépondreSupprimerCeci pour savoir surtout à quoi faire attention en vélo (si on me prend un jour à ne pas avoir mis un pied par terre à un stop, je deviens fou !!!!!
Merci bien
L'argumentaire est quand même étonnant. Autant je comprends que la gestion des conflits cyclistes/piétons soit complexe à gérer, mais il semble quand même un peu fort de café de s'appuyer sur les chiffres présenter pour justifier un durcissement de la répression contre les cyclistes, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Si cette mesure test venait à être généralisée dans le reste des territoires (ce qui est souvent le cas en matière de politique vélo strasbourgeoise), cela pourrait fortement freiner le développement du vélo dans des villes beaucoup moins favorables au vélos.
RépondreSupprimerSi par endroit, la situation est tendue, c'est qu'il y a un problème d'usage, d'infrastructures, on le sait bien, les études le montrent !
(voir la dernière étude du CETE de l'ouest sur les trottoirs partagés).
A Strasbourg plus qu'ailleurs le nombres d'accidents n'a cessé de diminuer, toutes catégories d'usagers confondus, grâce à une politique volontariste de diminution généralisée de la vitesse et c'est tout à son honneur. Certe, le pourcentage d'accidents baisse un tout petit peu moins pour les vélos, et les conflits cyclistes/piétons stagnent. Ces MAUVAIS chiffres, tout à fait relatifs si l'on ne dispose pas de la gravité des dits accidents, ne sont ils pas à pondérer très sérieusement par rapport à la forte augmentation du nombre de cyclistes ?
Je porte le partage de la rue au quotidien, et j'avais déjà bien du mal à appuyer cette politique sur des risques réels statistiques, autres que la relation risque de décès/vitesse. Cette politique fonctionne très bien car elle s'appuie sur un sentiment et une demande de sécurité toujours renforcée, mais on entre à mon sens ici dans ces effets très pervers, utiliser le sentiment d'insécurité et des problèmes ponctuels d'infrastructures (car c'est bien de cela qu'il s'agit) pour stigmatiser le cycliste, acteur majeur de la sécurisation des déplacements en villes.